La présente étude a pour but d’établir le bilan de nos connaissances sur l’avifaune du Parc National de Port-Cros dans le but de guider au mieux les recherches ultérieures et servir de base de référence.
Ce travail est le résultat de mes observations personnelles réalisées de 1969 à 1973 au cours de plusieurs séjours répartis sur l’ensemble du cycle annuel et représentant un total de 20 journées d’observation.
Les très rares notes publiées antérieurement par les ornithologues (voir la bibliographie) n’apportent que des renseignements très fragmentaires que j’ai d’ailleurs généralement confirmés. Nous manquons totalement de références sur l’avifaune des temps passés et sur son évolution dans le temps et dans l’espace; il est certain par exemple que les importantes modifications apportées à certains biotopes il y a environ 70 ans ont joué sur la répartition de certaines espèces en 1889, les deux tiers de l’ile étaient encore cultivés et la culture n’a été complètement abandonnée que vers 1910-1920 au profit de la chênaie d’Yeuse et du maquis (JAHANDIEZ. 1929). Par ailleurs, l’impact direct de l’homme sur l’avifaune a dû varier au cours des siècles il est à peu près certain qu’autrefois, la population humaine de l’île qui n’avait presque pas de communications avec le continent, devait trouver sur place les moyens de survivre et pratiquer en conséquence, comme cela se faisait encore pendant les périodes des restrictions de la dernière guerre, le dénichage systématique des jeunes Puffins. Cette pratique s’est éteinte à Port-Cros après la guerre, vraisemblablement à la suite des ponctions exagérées faites les années précédentes. Le piégeage des oiseaux de passage a toujours été très pratiqué dans les trois iles d’Hyères et, malgré la
surveillance des gardes, certains habitants poursuivent encore actuellement cette activité, mais beaucoup plus discrètement et à une bien moindre échelle.
