Avec moins de 100 couples reproducteurs répartis entre la Corse, les Baléares, le Maroc et l’Algérie, le Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus est une espèce présentant une population méditerranéenne instable dans le temps. Durant le dernier siècle, les persécutions et les dommages causés à son habitat par l’homme ont eu pour conséquence des extinctions au niveau local puis une diminution globale des effectifs. Des actions directes de gestion (ex : création d’espaces protégés, amélioration des habitats et établissement d’un cadre juridique de conservation) ont permis une réaugmentation partielle des effectifs en Corse et aux Baléares, cependant la population actuelle en Méditerranée représente seulement un tiers de celle estimée pour la moitié du XXème siècle. Au Maroc et en Algérie, quelques suivis sont mis en place pour évaluer les effectifs nicheurs mais relativement peu de données sont produites. Une des stratégies de conservation les plus importantes est la réoccupation des sites de nidification historique (ex : en Espagne et Italie) dans le cadre de programmes de réintroduction issus d’une coopération à l’échelle méditerranéenne ou européenne.
Cette monographie propose un état des connaissances réalisé dans le cadre de l’initiative pour les Petites Iles de Méditerranée coordonnée par le Conservatoire du littoral. Ce document comprend un rappel des connaissances basiques concernant la biologie, l’écologie et la distribution des effectifs. Les principales menaces y sont aussi explicitées à l’échelle du bassin Méditerranéen.
Certains aspects concernant la biologie et les phénomènes de dispersion des individus en Méditerranée étant loin d’être complètement compris, des programmes de recherche doivent être mis en place pour pallier à ces manques de connaissance. La collecte d’information sur les modèles de dispersion en particulier représente un enjeu important pour la conservation de cette espèce. Ainsi, il sera possible à l’avenir de détecter les mesures de conservation essentielles qui devraient être appliquées afin d’aller vers une gestion conservatoire plus efficace de cette espèce.
