Auteurs : Frédéric MEDAIL, Salvatore PASTA, Mohamed CHAIEB

Année : 2015

Ile : Archipel des Kerkennah

Pays : Tunisie

Résumé :
Ce travail synthétise les résultats des premières prospections botaniques effectuées sur 11 îles et îlots satellites de l’archipel des Kerkennah (Tunisie sud-orientale), lors de la mission de l’Initiative PIM en mars 2014. Cet ensemble micro-insulaire, d’une superficie totale voisine de 450 ha, présente un intérêt notable sur le plan de la biodiversité végétale, avec 266 espèces ou sous-espèces de plantes vasculaires recensées, dont 257 taxons indigènes et 9 xénophytes au moins naturalisés. Cela correspond à 57% de la richesse floristique totale de l’archipel des Kerkennah. 51 taxons (dont 4 exotiques) sont uniquement connus pour l’instant de ces îles satellites, et plusieurs taxons remarquables ont été inventoriés. Gremdi est l’île la plus riche avec 187 taxons, suivie par Sefnou (170 taxons), puis Roumadiya (139 taxons). Sur le plan phyto-géographique, un contingent très intéressant est constitué par les végétaux sahariens, en limite septentrionale de distribution. Une première analyse des grands types de végétation est aussi réalisée. L’histoire de l’environnement micro-insulaire met en exergue les impacts multiséculaires induits par l’homme et ses troupeaux et leurs conséquences sur l’état actuel et la dynamique de la végétation. Le pâturage et les coupes de bois, combinés à l’accumulation des macro-déchets et à la remontée du niveau marin, représentent des menaces tangibles sur la structure et la dynamique des écosystèmes et de la biodiversité terrestres. Toutefois, l’état général de conservation de la flore et végétation micro-insulaires semble globalement satisfaisant, comparé à celui des deux îles principales de l’archipel.
Ces résultats permettent d’appuyer la démarche en vue d’un futur classement de ces îles et îlots satellites des Kerkennah en Aire protégée marine et côtière (AMCP), voire une mise en protection renforcée de certaines îles satellites. En effet, ces territoires pourraient jouer un rôle de pivot dans une stratégie de préservation de la biodiversité littorale, à l’échelle du golfe de Gabès.