À l’occasion des 50 ans du Conservatoire du Littoral, l’été a été particulièrement animé sur l’île du Grand Rouveau ! Reportages, visites de l’île et du phare, balades naturalistes ont rythmé cette saison placée sous le signe de la sensibilisation, sans oublier les traditionnels suivis faune et flore réalisés chaque année !

Les saisonniers de la Garde Régionale Marine, sentinelles de l’île !

Pour la troisième année consécutive, deux écogardes ont pu rejoindre l’équipe d’Initiative PIM pour la saison estivale. Grâce au dispositif de financement de la Garde Régionale Marine mis en place par la Région Sud, Mari et Maxime ont consacré deux à trois jours par semaine à parcourir le plan d’eau autour du Grand Rouveau pour sensibiliser les plaisanciers à la protection du site. Les bonnes pratiques en mer (mouillage des ancres dans le sable pour limiter l’impact sur les herbiers sous-marins, bonnes pratiques de pêche, crème solaire respectueuse de l’environnement, etc.) ainsi que les enjeux de conservation marine (importance du rôle de la posidonie dans l’écosystème local, dérangement des espèces marines et terrestres) sont autant de sujets abordés avec les usagers lors des interventions de sensibilisation. Ces patrouilles ont été réalisées en collaboration avec l’Atelier Bleu CPIE Côte Provençale, une structure experte en communication engageante et en sensibilisation aux enjeux écologiques.

Nos deux écogardes ont par ailleurs joué le rôle principal d’une série de reportages réalisés sur l’île dont un tournage avec une équipe de la Région Sud pour produire leurs supports de communication sur le dispositif de la Garde Régionale Marine, ainsi que la production d’un petit documentaire pour l’association MedPAN, qui fédère un large réseau d’aire marines protégées en Méditerranée.

Enfin, une intervention sur l’île des Embiez a pu être organisée lors du festival Isla. Des festivaliers ont pu profiter de balades en bateau jusqu’au Rouveau et d’une visite naturaliste de l’île.

Les 50 ans du Conservatoire du Littoral célébrés sur le site

Créé en 1975, le Conservatoire du Littoral (CdL) fête cette année ses 50 ans. Cet établissement public, sans équivalent en Europe, est propriétaire de plus de 80 sites en région PACA, dont l’île du Grand Rouveau.

A cette occasion Initiative PIM, le CdL ainsi que Phares & Balises (la structure gestionnaire de l’édifice central) se sont coordonnés pour organiser une visite guidée du phare du Grand Rouveau, habituellement fermé au public. Une cinquantaine de personnes ont ainsi eu la chance de découvrir ce monument emblématique de l’île. Au programme : plongée dans l’histoire de l’édifice, exploration de la biodiversité locale, découverte des actions de préservation de la nature menées sur ce site unique, et partages passionnés autour des enjeux écologiques et des suivis naturalistes.

Une exposition temporaire composée de sept panneaux d’information et de sensibilisation, et créée en collaboration avec les équipes du CdL et de la mairie de Six-Fours-les-Plages, a par ailleurs été installée sur la promenade du Brusc (presqu’île du Grand Gaou) pour célébrer cet anniversaire tout en sensibilisant le grand public à la valeur de ce site ! Ces panneaux, présentant les missions d’Initiative PIM, ses activités sur l’île du Grand Rouveau dont elle est cogestionnaire, et les enjeux qui y sont associés, ont été exposés tout le mois d’aout et seront encore disponibles au mois de septembre.

Des nouveaux gîtes pour les geckos qui peuplent l’île !

L’été 2025 marque deux grands évènements pour la population de phyllodactyles d’Europe (Euleptes europaea) du Grand Rouveau.

Au début du mois de juin, des nouveaux prototypes de gîtes artificiels ont été installés sur l’île. Construits en matériaux biosourcés et équipés d’un espace spécifique pour la ponte des petits geckos, ces nouveaux gîtes ont pour vocation de favoriser la reproduction de cette espèce en danger.

Cette même période marque aussi un tournant dans la recherche scientifique sur ces petits geckos. Dans le cadre de la thèse de Julie Quessada démarrée fin 2024, des individus ont été prélevés sur l’île afin d’étudier leur biologie (comportement, reproduction, etc) en laboratoire, et seront relâchés prochainement. Cette étude, qui constitue une première concernant cette espèce encore mal connue, est strictement encadrée par des règlementations et des dérogations spécifiques octroyées aux chercheurs qui travaillent sur l’île. Une meilleure connaissance des phyllodactyles permettrait ainsi de mettre en place des mesures plus efficaces pour leur conservation.

Gestion des espèces invasives : des mesures de prévention contre leur retour, renouvelées chaque année !

Le dispositif de biosécurité déployé sur le Grand Rouveau et , destiné à éviter que les mammifères terrestres et les plantes exotiques ne repeuplent le site suites aux différentes campagnes visant à les éliminer, est maintenu. Il permet de veiller à ce que le fragile équilibre de l’écosystème local, ne soit pas à nouveau bouleversé par l’introduction d’espèces exotiques envahissantes.

L’intégralité des boîtes à appâts destinées à repousser le rat noir, éradiqué depuis 2018, ont été inspectées en juin par des étudiants en BTS GPN lors du dernier chantier-école et ne révèlent aucune trace de retour du rongeur, confirmant le succès de l’opération jusqu’à aujourd’hui. Le rat présente néanmoins un risque de réintroduction permanent, notamment lors du débarquement des bateaux sur l’île.

La Griffe de sorcière (Carpobrotus edulis), plante invasive originaire d’Afrique du Sud qui a fait l’objet d’efforts d’éradication continus depuis 2012, est également toujours placée sous  surveillance de nos équipes, qui passent chaque été la végétation de l’île au peigne fin, pour traquer les moindres repousses qui pourraient regagner du terrain sur la surface de l’île!

Acquisition de connaissances : étudier pour mieux protéger

Ces contrôles post-éradication sont complétés par les suivis naturalistes habituels : actualisation de l’inventaire botanique, suivi de la nidification du Goéland leucophée, suivis photographiques de la végétation … L’ensemble de ces études permettent de maintenir un œil vigilant sur l’écosystème de l’île et ses réactions face aux diverses perturbations qu’il subit, comme le changement climatique et la pression touristique accrue en saison estivale.

Au printemps 2025, Noé Fleury-Frouart, en stage de Master 1, a rejoint l’équipe d’Initiative PIM avec pour mission de réaliser un inventaire botanique et une carte des différents habitats floristiques du Grand Rouveau. Les analyses ont montré que les espaces auparavant occupés par la Griffe de sorcière laissent peu à peu place à des espèces natives de l’île, comme le lotier faux cytise ou le séneçon à feuilles grasses. Des résultats encourageants, qui confirment le succès des opérations de luttes contre les espèces invasives, destinées à redonner leurs places aux espèces autochtones !